Gilles Carrez appuie sur le clou que j’enfonce depuis 1999

Le 30-06-2011

Si Gilles Carrez était logique avec lui même, en 2012, il ferait campagne non plus sous les couleurs de l’UMP, mais sous celles du RCF. Le rapporteur général du Budget, Gilles Carrez (UMP), a quitté les godillots de son parti pour demander au gouvernement d'être "on ne peut plus rigoureux sur les réformes fiscales" avant le vote du projet de loi entérinant l'exécution du Budget 2010, puis un débat sur l'orientation des finances publiques en 2012. Le ministre du Budget François Baroin a rapidement retracé les contours d'un budget 2010 présenté comme “exceptionnel” (crise, déficit de 148,8 milliards d'euros, dépenses exceptionnelles comme la fin du plan de relance et l'aide à la Grèce...). La France a accordé 4,4 milliards d'euros à la Grèce au cours de l'exercice 2010. La dette avait augmenté de 79 milliards en 2010, contre 131 en 2009, année également marquée par la crise, mais en 2010, les banques et les entreprises automobiles ont remboursé fortement les prêts étatiques de 2009. "La dette publique représente 62.000 euros par Français ayant un emploi", a rappelé le rapporteur général Gilles Carrez, ajoutant: "Derrière une amélioration incontestable des comptes en exécution 2010, se dissimule la fragilité extrême de nos finances publiques".

La réforme de la taxe professionnelle avait coûté plus cher que prévu (surcoût de 1,2 milliard d'euros). Gilles Carrez a ajouté qu'il comptait "tout faire pour sécuriser le financement de la réforme de la fiscalité du patrimoine" (suppression du bouclier fiscal et allègement de l'ISF). Alors que le gouvernement vise une évolution "zéro valeur" des dépenses publiques (274,8 milliards d'euros en 2011 comme en 2010, sans tenir compte de l'inflation), Gilles Carrez constate pour 2010 des "dépassements de crédits en exécution de nature profondément structurel" sur certaines missions (Immigration, travail et emploi..). Il se préoccupe aussi d'une augmentation de 680 millions d'euros de la masse salariale. Avec des accents de pré-campagne, le président PS de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac, a dressé un réquisitoire contre la politique fiscale et budgétaire de l'ensemble du quinquennat Sarkozy. Il a repris un argument bien connu des spécialistes de la chose budgétaire: citant la Cour des comptes, le PS affirme qu'un tiers seulement du creusement des déficits est dû à la crise. C’est tout à fait exact. Je l’avais affirmé dès 2008, dans l’incrédulité de nombre de mes lecteurs de l’époque. Il est minuit moins cinq. Le temps joue contre nous.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français