L’euro fort protège nos entreprises des matières premières chères

Le 06-07-2011

La démagogie pré-électorale fait que se multiplient les campagnes mensongères sur l’euro “source de vie chère”. En France, cela fera bientôt dix ans que nous avons troqué le franc contre l’euro et au cours de ces dix années, nous avons connu une inflation extraordinairement faible. Sur le siècle 1912-2011, la seule décennie où la dérive des prix à tout juste dépassé les 10% c’est celle de l’euro. Pourtant, avec les 35 heures payées 39 (et oui !), nous aurions pu connaître une dérive bien plus forte, comme la hausse du timbre-poste de 0,46 à 0,60 € le montre, car La Poste est une entreprise à très haute intensité de main d’oeuvre. De 1974 à 2001, le prix du timbre était passé de 0,50 à 3 francs (+500%). N’en déplaise aux Marion Le Pen et autres Dupont-Aignan (ex-PS, passé au RPR puis à l’UMP et désormais à son compte) ou aux trotskistes de tout poil, l’euro a protégé le pouvoir d’achat des Français depuis dix ans. Cela fait un an et demi que tout le monde tire à hue et à dia sur la Grèce et les économies surendettées de la zone euro, mais la monnaie européenne s’est appréciée de plus de 8% face au dollar depuis le 1er janvier et de 15,5% en un an.

Ceux qui se plaignent de la cherté de l’essence (mon dernier plein de gazole s’est fait à 1,24 euro le litre) devraient imaginer qu’à cours des changes constants, ils payeraient le litre de super 1,67 à 1,72 € et celui de gazole en supermarché entre 1,43 et 1,45 €. Les cours mondiaux des matières premières ont flambé en dollars. La hausse de l’euro a permis de limiter cette hausse très forte pour nos entreprises, en France comme en Allemagne. Il n’est donc pas suprenant que notre voisin allemand ait des excédents records car sa compétitivité relative a été améliorée. Si la compétitivité de notre industrie n’est pas brillante, c’est en raison de facteurs intrinsèques à la France. Le parti unique des énarque, l’UMP-PS, est responsable de cette dégradation continue de notre compétitivité au cours des dernières années, parce que le système social et étatique distribue sans compter, sans vérifier. La rigueur, ce n’est pas un gros mot. Etre rigoureux, c’est une qualité même. Etre honnête aussi, bien sûr... La classe politique sortante est intellectuellement très malhonnête, les affaires de Taiwan (frégates) et Karachi montrent que ce n’est pas qu’intellectuel.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français