Le tourisme : notre seule planche à billets

Le 13-07-2011

La Marine nationale va bientôt quitter la place de la Concorde à Paris. L’hôtel de la Marine est à la recherche d’un projet pour son avenir. On oublie que ce bâtiment proche du château royal des Tuileries a longtemps été le lieu où était gardé le Trésor royal, avec les diamants de la couronne. Si on installe dans l’hôtel de la Marine une annexe du Louvre exposant ce fameux Trésor royal, entouré de quelques belles oeuvres, il sera possible de vendre deux ou trois millions de billets à dix ou douze euros par an, en plus des huit millions d’entrées au Louvre. Le rez-de chaussée et les cours intérieures pourraient être consacrés à l’installation de quatre à huit restaurants “Trésors de la haute gastronomie française”, avec nos chefs étoilés. La balance commerciale de la France est en berne. Notre balance des paiements est saignée chaque mois par l’énorme masse des intérêts que nous devons payer à nos créanciers étrangers. La France se doit donc de faire tourner à fond la seule planche à billets (à devises) qui lui reste : son histoire, son passé, ses trésors artistiques, ses joyaux.

Il est amusant, vu de Berlin, de constater que Paris, ville de congrès mondiaux, a décidé de ne pas construire la liaison Charles-de-Gaulle-Express qui devait être mise en route entre l’aéroport de Roissy et le centre de la capitale si la ville avait eu les JO de 2012... De même, si on ouvrait les grands magasins du boulevard Haussmann les dimanches, bien des voyageurs d’affaires prolongeraient d’une nuit leur séjour, afin de faire chauffer leur carte bancaire. La perte de recettes liée à cette décision imbécile est de plusieurs milliards d’euros de chiffre d’affaires, sans compter la TVA qui n’est pas payée à l’Etat et les milliers de chômeurs en moins qui réduiraient les dépenses sociales d’autant. On a beaucoup critiqué la baisse du taux de la TVA sur la restauration. Personne n’est allé fouiller réellement dans les chiffres. En un peu plus de deux ans désormais, cette mesure a permis de créer (en net des suppressions) près de 50.000 emplois. Le secteur est redevenu bénéficiaire et il paye des impôts. En ayant les moyens d’investir pour refaire cuisines, salles et autres lieux, c’est l’artisanat local qui a été relancé. Les petits taux font les gros totaux. In fine, l’Etat y a gagné et nous engrangeons plus de devises.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français