Tout va très bien, madame la Marquise-Bankster (air connu)

Le 19-07-2011

Vous avez entendu le “cocorico” du ministre Baroin : les banques françaises BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et BPCE ont passé "avec succès" les tests de résistance élaborés par l'Autorité bancaire européenne (EBA) pour éprouver leur solidité en cas de choc économique, a tonné vendredi le titulaire de Bercy. Il oublie de dire que le Crédit Agricole va devoir recapitaliser sa filiale espagnole, tout comme le Crédit Mutuel (non testé, bizarrement, sic). Les quatre principales banques françaises, qui ont soumis leur bilan financier 2010 à un scénario de crise équivalent à deux années de récession "particulièrement sévère", affichent un ratio moyen de "Core Tier 1" de 7,5%, soit un niveau de fonds propres durs (capital social et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits accordés) "très supérieur" au seuil de 5% exigé par l'EBA, indique l'Autorité de contrôle prudentiel, qui oublie de dire qu’une faillite de la Grèce ou d’autres “pays souverains” n’a pas été testée (ne rigolez pas). "Le système bancaire français est solide. Il faut y voir le signe d'une gestion des risques rigoureuse (...) et de la solidité du modèle de banque universelle", qui a fait ses preuves pendant la crise de 2008, a osé dire le ministre de l'Economie François Baroin, qui oublie que leurs sous sont puisés dans nos poches euro par euro et dépensés en spéculations, milliard par milliard.

Au niveau européen, les "bons" résultats de ces tests, auxquels huit banques (plus une allemande qui a contesté le résultat et a donc été sortie de la liste) ont échoué, est le sommet de l’intox. Les banques françaises n'auront donc pas besoin de renforcer leur capital, même dans l'hypothèse extrême d'une récession sévère, marquée par une forte hausse du chômage, une hausse de l'inflation et une violente dépréciation du dollar par rapport à l'euro... Ben voyons ! Caisses d’épargne, Crédit Agricole et Soc. Générale font payer leur dividende en titres, par pure bonté de leur part, vraiment. Sans rire, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a souligné que "les hypothèses de stress retenues par l'EBA étaient particulièrement dures". Le scénario se fondait ainsi également sur l'hypothèse d'une chute drastique des prix de l'immobilier résidentiel et commercial, telle que la France n'en a jamais connue dans le passé. Cela va venir vite...

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français