Bien sûr, je suis certain que vous croyez que j’exagère

Le 20-07-2011

En 2003, j’ai inventé le mot bankster. Il y a deux ans, j’ai écrit “Sarkökrach” où tout ce qui préside aujourd’hui à la crise de l’euro était annoncé, noir sur blanc. Il y a un peu plus d’un an, je vous ai décrit la stratégie du grand bankstérisme mondialisé, sans religion ni morale en le comparant à la montée en force de l’Allemagne nazie avant guerre, dans l’indifférence au début puis dans la lâcheté ensuite. Il y a encore deux semaines, un “lecteur” s’est permis de m’envoyer un courriel d’insultes, me disant que j’étais digne de l’asile le plus proche en faisant ce genre de comparaison. Est-ce donc que j’ai exagéré ? Il y a plus que des similitudes. Hitler a d’abord annexé l’Autriche puis exigé de la Tchécoslovaquie la zone des Sudètes, privant la République d’Europe centrale de sa ligne de fortifications comme de trois millions de ses onze millions d’habitants. C’était en octobre 1938. En mars 1939, Hitler a annexé de facto la Tchéquie (devenue Bohême-Moravie), mettant la main sur ses usines dont celle des chars Skoda (filiale du français Schneider, avec des canons très performants). L’armement de l’armée tchèque et ses véhicules ont constitué l’équipement de trente divisions allemandes d’infanterie et de trois divisions blindées. Elles ont servi à couper en deux la Pologne, où l’Allemagne a trouvé de quoi équiper encore trente divisions d’infanterie et deux divisions mécanisées.

Cela a servi à casser l’armée française. Outre quatre longues années où 40% de notre production quotidienne est allée nourrir l’Allemagne, cinq divisions blindées et quatre vingt divisions d’infanteries ont été équipées “sur nos stocks” pour aller envahir l’Union soviétique. Après avoir attaqué la Grèce en avril 2010, le grand bankstérisme en est venu à exiger, moins d’un an plus tard, que le plan de réduction des déficits soit quasi-réalisé alors qu’il était prévu pour trois ans. En privant de facto l’Irlande, le Portugal, l’Espagne et maintenant l’Italie d’aller sur les marchés pour se financer ou bien pour emprunter l’argent à prêter aux Grecs, le grand bankstérisme joue sur une échelle plus grande, afin de faire “le casse du siècle”, comme naguère les assassins nazis sont allés piller l’Europe. Le seul tort que j’ai, c’est d’avoir raison. Le bankstérisme apatride est un système dangereux qui n’a pas de limite.   

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français