Les OATi : cadeau empoisonné aux générations suivantes

Le 21-07-2011

Bien sûr, en touchant votre retraite ou vos allocations diverses (pour ceux qui sont concernés), vous n’avez pas l’impression d’être des voleurs. Vous avez cotisé, cela vous est dû. En partant en vacances aux Baléares, en Espagne, en Grèce ou aux Etats-Unis, vous pensez aussi que vous ne faites que rattraper le temps où vous avez travaillé (très) dur, sans pouvoir voyager. En achetant une grosse berline (ou une petite) fabriquée à l’étranger, vous vous souvenez de votre première Ami 6 d’occasion ou de la très poussive 4L qui emportait votre famille et vous sur le chemin de la maison du vieil oncle où vous alliez passer quelques semaines de détente, à aider aux foins et à récolter les prunes. Pourtant, dans la réalité, et je me dois de vous dire la vérité au risque de vous fâcher, vous êtes devenus des escrocs sans le savoir. Une partie très importante de votre retraite, des remboursements de soins, des allocations diverses et des réductions d’impôts que vous touchez est “financée par le déficit”. Monsieur déficit, ce n’est pas l’oncle d’Amérique.

C’est un prêteur avide d’intérêts de plus en plus lourds. Quand vous achetez des services ou des produits importés, vous créez un déficit commercial et un déficit de la balance des paiements de plus en plus colossal. Pour le combler, car il faut bien payer la note, la France vend des actifs, Axa vient de céder pour 702,5 millions € des immeubles au fonds de réserve de la riche Norvège. Les énarques vous disent que c’est bien, les “investissements directs étrangers” (leur jargon). Dans le réel, vos enfants et vos petits enfants vont devenir les employés (les esclaves ?) de maîtres étrangers. Voilà la conséquence concrète de vos actes courants. Pour financer les déficits (la dette publique se rapproche des 2.000 milliards d’euros à grande vitesse), on emprunte à l’étranger pour 70% des besoins (dont le remboursement des capitaux échus). En 2009, il y a eu 37,9 milliards € d’intérêts de payés au titre de nos dettes publiques, puis 40,5 milliards en 2010 et la note de 2011 ne sera pas de 45,4 milliards comme prévu, mais de 46,5 à 47 milliards € en raison de l’invention, par les énarques de Bercy, des “OATi” et des “OATie” dont le coupon est indexé sur l’inflation ou l’inflation européenne. Voilà encore un énorme cadeau empoisonné.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français