Les Etats-Unis sont loin d’être entrés en récession

Le 09-09-2011

Les marchés frémissent si le nombre des inscriptions hebdomadaires au chômage passe de 412.000 une semaine à 414.000 la semaine d’après et se mettent à hurler à la “récession” (sic). Il y a deux ans, le rythme des inscriptions était de 650.000 à 750.000 par semaine. Si les collectivités publiques (Etats fédérés, municipalités, Etat fédéral, agences diverses...) débauchent pour restreindre leurs déficits, on ne peut que constater que le secteur privé embauche chaque mois depuis le début de l’année. Il y a eu (net des suppressions de postes) plus de 100.000 créations d’emplois nouveaux dans le privé par mois depuis janvier, alors que les gains naturels de productivité conduisent à la suppression de 200.000 postes par mois sur une population active de plus de 115 millions de personnes aux USA. Le nombre des personnes recevant régulièrement des indemnités de chômage a encore reculé de 30.000 fin août pour tomber à 3,72 millions, contre plus de 4,5 millions à la fin du mois de décembre.

Malgré l’augmentation du coût de l’énergie et de celui des matières premières, le vaste ensemble qu’est les Etats-Unis (10 millions de km2, 312 millions d’habitants) a retrouvé de la compétitivité à l’export, grâce à une productivité meilleure comme au dollar faible (1,40 $ pour 1 euro, contre 1,25 pour 1 il y a un an). Le déficit commercial US a très fortement diminué au mois de juillet, avec 44,8 milliards $ seulement. De même, si le déficit budgétaire de l’exercice fiscal qui se termine fin septembre sera plus proche des 800 milliards $ que des 1.090 milliards estimés à la fin de 2010, ce n’est pas parce que l’Etat a dépensé moins que prévu (les mesures prises début août seront marginales sur le budget 2010/2011) mais parce que l’Etat US engrange davantage de recettes fiscales. C’est un signe tangible de l’amélioration de l’économie US. Il n’y a pas que les cadors du Standard & Poor’s 500 qui gagnent bien leur vie, il y a aussi des dizaines de milliers de PME et des centaines de milliers de TPE qui payent plus d’impôts tout simplement parce que leurs bénéfices se sont améliorés fortement entre 2010 et 2011. Les masses de dividendes qui seront distribués en 2011 seront au delà du chiffre de 2007, avant crise. Les salaires versés en 2011 représentent aussi 5% de plus que la masse versée en 2010. 

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français