Importation : notre snobisme nous coûtera très très cher

Le 28-09-2011

Au restaurant, à Paris, il est chic de se voir servir une eau gazeuse italienne... Si vous allez en Italie, pas un seul restaurateur ne vous offrira à sa carte d’eau de Perrier ou de Badoit. Telle entreprise française de distribution de vins et d’alcools en France a pris, pour ses commerciaux, des Mini et, pour ses cadres, des Audi Q7. Si vous allez en Allemagne, vous ne trouverez jamais un groupe qui offre des 308, des C5 ou des Laguna à ses commerciaux. Déjeunant il y a quelques mois avec un des grands dirigeants de Saint-Gobain, j’ai été surpris de le voir partir au volant d’une Audi, alors que les groupes Renault-Nissan et Peugeot-Citroën sont les clients historiques de Saint-Gobain vitrage. Une C5, une C6, une Laguna Coupé, une 508 n’auraient pas fait “déroger” cette “excellence”. En 2010, nous avons importé pour 55 milliards € de plus que nous n’avons exporté de biens et matières premières. En 2011, notre déficit commercial va se creuser à 75 milliards d’euros. Il y a dix ans, notre balance commerciale était à l’équilibre. Nous ne fabriquons plus de téléviseurs alors que Thomson était le n°1 mondial du secteur. Dans l’électroménager, par snobisme, personne ne regarde où se trouve fabriquée la machine à laver... La France reste compétitive, Toyota y fabrique ses Yaris, Tetra Pak ses emballages en carton...

Dans le textile et l’habillement, le mauvais exemple vient d’en haut. Alors qu’il y a encore en France un excellent fabricant de chaussures haut de gamme (Weston), notre Président préfère acheter des chaussures tout aussi classiques, mais anglaises. Je ne parle pas de ses montres, qui viennent de Suisse, pas de Besançon. Même si le chiffre des demandeurs d’emploi de moins de 25 ans sans activité a baissé de 1,4% en août par rapport à celui de juillet (-3,6% sur un an), il reste 435.000 jeunes de moins de 25 ans qui ont besoin de travailler pour vivre. Il y en a 193.000 de plus qui travaillent à temps partiel et souhaiteraient avoir un boulot à temps plein. Notre société doit tout faire pour donner du travail à sa jeunesse. Cela commence aussi par aller au restaurant et par visiter la France et ses merveilles plutôt que d’aller en vacances à l’étranger. Acheter français, ce n’est pas un slogan, c’est une ardente et très égoïste obligation, autant que faire se peut. 

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français