Nicolas MIGUET dénonce le bankstérisme et les patrons voyous

Le 16-04-2007

Nicolas MIGUET dénonce le bankstérisme et les patrons voyous, l'AMF vient de lui donner raison dans l'affaire Eiffage. Il renouvelle son appel à "vider les écuries d'Augias" en votant Bayrou.

En date du 12 avril 2007, dans son Bloc-Notes de L'Hebdo Bourse Plus (disponible dès la fin de la matinée sur le site www.bourse.fr et en kiosques le lendemain matin, Nicolas MIGUET (453 parrainages à l'élection présidentielle de 2007) a dénoncé vigoureusement les pratiques financières en vigueur :

"Le bankstérisme, faire fortune sans effort.

En 2006, les six principaux groupe bancaires français ont dégagé pour plus de 28 milliards d’euros de bénéfices nets, contre 22 milliards d’euros en 2005. On vous dira que c’est sur les grosses opérations et avec les marchés que ces établissements font leur beurre. Lisez les comptes ! Bien que descendue de 53% à 48% du total des revenus de ces groupes entre 2005 et 2006, du fait d’achats (grâce aux profits passés dégagés en France) de filiales étrangères, c’est la banque de détail en France qui représente la grosse masse des revenus. Il est donc prouvé que c’est dans vos poches personnelles (ou celles de vos entreprises) que le bankstérisme effectue ses rapines. Si le Crédit Agricole a acquis EAB en Egypte, 50% de Fidis (filiale de Fiat), l’activité assurance de Banco Espirito Santo, 72% d’Emporiki (en Grèce) puis pour près de 6 milliards d’euros 665 agences en Italie, c’est en raison du travail constant mis par la paysannerie française à faire des marges au profit de la “banque verte”. BNP Paribas a sorti 9 milliards d’euros pour la BNL italienne, opération rondement menée, grâce aux profits tirés de l’activité hexagonale. Forts de leurs structures mutualiste, qui permet d’avoir le pouvoir sans titres, les Caisses d’Epargne, le groupe des Banques Populaires, le Crédit Mutuel-CIC comme le Crédit Agricole conjuguent avec bonheur pour leurs dirigeants le beurre (salaires élevés), l’argent du beurre (stocks options) et les faveurs de la crémière (jetons de présence dans de multiples conseils, retraites en or massif, parachutes dorés...). Elle est belle, leur vie rêvée des anges. Depuis le concours de l’ENA, le parcours a été simple : cabinets ministériels, Trésor public (le plus souvent) et cooptation là où l’argent se trouve, en prise directe avec votre poche. Travaillez, braves gens, prenez de la peine, car après taxman, bankster repasse. Fouillez dans vos tiroirs et recherchez les relevés de compte de 1995, vos avis d’opéré (en Bourse) de même date et regardez les progrès effectués depuis. Des frais sont venus, d’année en année, alléger votre compte chaque mois sans que vous ne le remarquiez. Il n’y a guère de hausse des salaires actuellement, mais le bankster moyen n’hésite pas à prêter sur trente ans pour des achats immobiliers. Vous êtes des nouveaux esclaves, Rome est de retour, sans le lustre, avec les jeux de TF1.

La voyoucratie de certains patrons, non entrepreneurs.

En 2006, le Conseil d’administration d’Eurotunnel a offert un “bonus” de 92 000 euros à Jacques Gounon (lisez la notice AMF sur l’OPE, il y a mille et une révélations). L’individu dispose d’une confiance infinie dans l’avenir d’Eurotunnel : 10 170 actions détenues, soit 4 000 euros de valeur.

Son compère (et ancien patron) Henri Rouanet a exactement misé 4 euros (dix titres). Du coté de la nouvelle société, on remarquera que Jacques Gounon s’est attribué 700 000 actions de GET SA, que Colette Neuville (qui a vendu 7 000 titres Eurotunnel à 0,26 le 28 septembre 2005) en a reçu 100 000, qu’Henri Rouanet et Robert Rochefort 100 000 chacun, une mystérieuse Eurotunnel Participations 1 SAS en ayant 21 300 000. Nommé patron d’EADS par Jacques Chirac, au terme d’un bras de fer ridicule qui a nuit à la France, Noël Forgeard, qui a montré ses limites industrielles avec l’histoire de l’A380 et des logiciels de câblage incompatibles entre Toulouse et Hambourg, une histoire à 3 milliards d’euros tout de même, a vendu un lot de titres quelques jours avant l’annonce des retards de l’A380 avec 2,5 millions d’euros de plus-value. Lagardère fils, le plus virulent soutien de Nicolas Sarközy de Nagy Bocsa via sa presse (JDD, Europe 1, Paris Match...) a vendu 7,5% d’EADS au prix minimum garantis de 35 euros l’action aux pouvoirs publics, via la Caisse des Dépôts, une affaire à 2 milliards d’euros. Prix de ses silences (clause de non-concurrence), Noël Forgeard a touché 8,4 millions d’euros lors de son départ. Jean-François Roverato, que j’ai connu il y a vingt-cinq ans comme jeune cadre de ce qui s’appelait alors Fougerolle, filiale de Paribas, a eu l’an passé 120 000 actions gratuites en plus des 75 000 offertes par son conseil d’administration en 2005. Pendant ce temps, il se permet d’interdire aux retraités du groupe (comme un de nos lecteurs nous l’a signalé) de profiter de la bulle actuelle pour vendre leurs quelques centaines ou quelques milliers de titres alors que la loi le permet. On se souvient du comportement d’Antoine Zacharias, ex-patron de Vinci, qui ne se satisfaisait pas d’avoir fait une fortune (en Suisse) de 100 millions d’euros et exigea davantage encore. Ce n’est pas par hasard que je dénonce les conditions de la vente d’ASF à Vinci. Pendant ce temps, les entrepreneurs trinquent et payent."

Ce lundi 16 avril, l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) a fait droit à la demande de Nicolas Miguet et a exigé la libération des actionnaires salariés et retraités d'Eiffage, qui étaient pris en otage par le PDG de l'entreprise.

Nicolas Miguet : "le 22 avril 2007, il convient que les victimes des banksters et des patrons voyous ne se trompent pas de bulletin de vote. Seul un vote massif en faveur de François Bayrou permettra de nettoyer les écuries d'Augias du système".