La Cnav (retraites) paye avec retard, c’est un début

Le 15-12-2010

Vous vous gaussiez d’entendre les informations raconter qu’en Russie, avant Poutine, les retraites étaient payées avec six ou neuf mois de retard, quand elles étaient payées. Il y a quelques semaines, certains défilaient dans les rues des villes de France pour réclamer “toujours plus” (temps à la retraite, montant...). Je suis certain que vous avez dû sourire lorsque j’ai critiqué la “réforme” Sarközy-Fillon pour son incapacité à résoudre l’équation financière des régimes de retraites car injuste et trop peu ambitieuse. Vous me prenez peut-être pour un zigotto lorsque je vous dis que l’Etat français est réellement au bord de la faillite. Vous ne me croyez pas bien sûr. La Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) paye désormais le 9 du mois. L’argent de novembre est donc crédité le 9 décembre, en théorie, sur le compte bancaire (plus de paiements en espèces ou mandats) de près de 12 millions de personnes qui font donc tomber leurs échéances de loyer, d’impôts, d’abonnements divers entre le 10 et le 15 afin de ne pas avoir d’incident. Pour gagner une ou deux journées de trésorerie (elle en manque cruellement) la CNAV (branche de la Sécu) a mis en place un nouveau format de virement (SEPA)... Patatras !

Il manque leur retraite à plus de 700.000 retraités, des clients de la Banque Postale de Provence, Alpes, Côte d’Azur, du Languedoc-Roussillon, de Bourgogne et du Nord-Est... Les fichiers de virement de la CNAV n’ont pas été envoyés à temps pour être traités dans les délais nécessaires. Le crédit a été effectué au plus tôt le 13, souvent le 14 décembre... Cet incident est révélateur. Tout lecteur qui est fournisseur de l’Etat sait bien combien je ne dis que la vérité. Les délais de paiement sont étirés de plus en plus. L’imprimeur des professions de foi de Nicolas Sarközy (premier et deuxième tour déroulés en avril et mai 2007) n’a été payé qu’en décembre 2007 par l’Etat français. Dire que son banquier était en émoi est un euphémisme. Nos députés et sénateurs ont refusé de prendre le budget de 2011 à bras le corps, en sabrant dans les dépenses de l’Etat après avoir coupé dans les crédits votés pour 2010... L’histoire les jugera dans le futur comme coupables d’un nouveau “Munich”. En 1938, il fallait s’opposer aux panzers. En 2010, il faut gérer pour empêcher l’arrivée du FMI des banksters.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français