Il y a trente milliards de dépenses en trop dans le budget 2011

Le 17-12-2010

Le Parlement élu en juin 2007 va devoir rendre des comptes en 2012. Son mandat “de bonne gestion” était impératif et noir sur blanc dans le programme de l’UMP et du Nouveau Centre. Les déficits records ont succédé aux déficits records. En trois ans, 2009, 2010 et 2011, le cumul des déficits de l’Etat français représente en monnaie constante exactement moitié plus que quatorze années de “gestion Mitterrand” (sic). Le projet de budget 2011, qui prévoit une baisse en trompe l'oeil du déficit de l'Etat de l'aveu même des députés de la majorité, a été définitivement adopté mercredi 16 décembre au soir par le Parlement avec un ultime vote au Sénat. Le Sénat a voté favorablement, 179 voix contre 152. Le ministre du Budget, François Baroin, a répété sans rire que le déficit allait baisser de 60 milliards d'euros en 2011, revenant de 149,7 milliards en 2010 à moins de 92 milliards, alors que les “dépenses exceptionnelles” ont reculé de 72 milliards.

Il y a donc dérive courante de 12 milliards, c’est mathématique. Baroin parle de la volonté "intangible" du gouvernement de ramener l'ensemble des déficits (Etat, Sécu, collectivités locales) à six pour cent du Produit intérieur brut (PIB), conformément aux engagements européens de la France. Le déficit aurait pu être ramené à 60 milliards d'euros seulement. Il s'agit, pour réduire les dépenses, d’être très ferme. Moratoire de deux ans sur les embauches publiques hors hôpitaux, réduction drastique du train de vie de l’Etat, arrêt des distributions d’argent non financées... Le président socialiste de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac, a confirmé que les impôts allaient augmenter (11 milliards), alors que gouvernement et majorité répètent le contraire. En attendant, parmi les dizaines de mesures gadget du budget 2011, députés et sénateurs ont avalisé la création d'une taxe de un pour cent sur l'achat d'espaces publicitaires sur Internet, à la charge des annonceurs dès le 1er juillet 2011. "Il convient à ce titre de tirer la sonnette d'alarme si nous souhaitons ne pas terminer comme la Grèce par exemple", a lancé très justement Charles de Courson (Nouveau Centre), en votant le budget mais, comme à son habitude, en émettant des réserves. L'UMP a voté sans réserve le projet de loi de finances. DSK arrivera au pouvoir très vite, via le FMI et les banksters.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français