Pas de “trêve des confiseurs” pour le bankstérisme hitlérien

Le 21-12-2010

Voler les pauvres, c’est un métier qui n’est pas chrétien. L'agence de notation Moody's a annoncé jeudi qu'elle envisageait d'abaisser une nouvelle fois la note de la Grèce, déjà relativement basse à "Ba1", en raison des difficultés rencontrées par ce pays européen pour réduire son importante dette. Moody's dit ne pas exclure de procéder à une baisse de la note de plusieurs crans, si son examen (ben voyons !) devait faire apparaître que la Grèce n'est pas en mesure de stabiliser son taux d'endettement rapporté à son produit intérieur brut dans un délai de trois à cinq ans. L'agence-père fouettard pourrait aussi se montrer plus sévère si le soutien de l'Union européenne après 2013 (c'est-à-dire après l'expiration de l'actuel système de soutien européen) devait être moins solide qu'attendu. A la mi-juin, Moody's avait déjà abaissé de quatre crans la note de la Grèce, de "A3" à "Ba1", la reléguant dans la catégorie des émetteurs peu fiables. Début décembre, une autre “grande agence de notation US”, Standard & Poor's, qui note la dette grecque "BB+ (soit de manière comparable à Moody's), avait annoncé elle aussi qu'elle réfléchissait à un nouvel abaissement de la note du pays. Le gouvernement grec avait alors manifesté sa "surprise", "au vu des succès récents" du plan grec de redressement des finances publiques.

Cette décision "ne repose que sur des évolutions (de la situation économique) hors de Grèce" et se base sur une approche des efforts européens qui "ignore l'éventuelle retombée positive découlant de la réduction de l'incertitude" sur l'évolution de la zone euro, ajoutait alors le communiqué grec. A l'issue d'un premier volet de mesures de rigueur, la Grèce table pour fin 2010 sur une réduction de 6 points de son déficit public en un an, à 9,4% du PIB, et une dette à 142,5% du PIB, en hausse par rapport aux premières prévisions de son plan de redressement du fait de la révision à la hausse du passé des données opérée par Eurostat en octobre. Le gouvernement socialiste a prévu de redoubler d'efforts en 2011 pour revenir dans les clous du plan mis au point avec l'UE et le FMI, prévoyant notamment des économies budgétaires de 14 milliards d'euros pour réduire le déficit à 7,4% du PIB fin 2011, tandis qu'un recul de la dette, qui doit culminer à 152,6% n'est attendu qu'à partir de 2012. Une série de mesures tous azimuts sont en préparation pour y parvenir: privatisations, ventes de terrains, baisse des salaires dans les entreprises publiques et privées, ouverture à la concurrence des professions à numerus clausus pour relancer l'activité notamment. En faisant monter les taux d’emprunts, ces agences créent des déficits.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français