L’Etat est à bout de souffle, légion d’honneur à l’appui

Le 04-01-2011

Vous souvenez-vous ? C’était durant l’été de 2008. Notre vibrionant Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa attaquait à boulets rouges les agences de notation, avec Angela Merkel qui approuvait. A l’époque, j’ai averti du danger qu’il y avait à se prendre très vite un gros retour de bâton. L’Allemagne a serré ses boulons et réduit ses déficits, Angela n’a rien à craindre. La France a fait un déficit record en 2009 suivi d’un nouveau record en 2010... et le petit Sarkö (qui a reçu le livre Sarkökrach pour son anniversaire le 28 janvier 2010) commence à se faire du mouron. Du coup, il a eu une “idée géniale”. Il vient de donner un hochet supplémentaire dans l’ordre de la Légion d’honneur à Marc Ladreit de Lacharrière, heureux propriétaire de l’agence Fitch Rating via Fimalac, qu’il contrôle (madame Bettancourt l’a aidé en son temps). Naguère parrain (financier) de Martine Aubry, Ladreit s’est distingué naguère en bradant le groupe familial Masson-Belfond, devenu filiale d’une entreprise étrangère. Tout en faisant le “fier à bras”, notre Sarkö sait bien que la situation française est explosive. La France a prévu d’emprunter 185 milliards € environ pour faire face à ses échéances en 2011 tout en affichant un déficit plus que double de ce que fera la Teutonie voisine.

En dix ans, la part des étrangers dans notre dette publique est passée de 30% à 70%. Alors que nos voisins les Italiens financent presque 100% des émissions du Trésor transalpin, chez nous, on a fait le choix suicidaire de confier les financements publics non pas aux épargnants français mais à des inconnus du monde entier. Il est donc urgent, plutôt que de distribuer des breloques à tous les Ladreit de la planète, d’aller puiser dans la grosse “boîte à idées” du RCF. Un grand “emprunt national de libération de la dette publique” pourrait être émis à la manière de feu l’emprunt Pinay, libre de tous droits de succession et portant un intérêt de 3,5% l’an durant trente ans. On pourrait imiter Berlusconi (et oui, je sens que je m’enfonce dans le non-politiquement correct) en proposant aux Français de rapatrier les 400 à 500 milliards € qu’ils détiennent à l’étranger, moyennant un droit forfaitaire de 5%. L’Italie a récupéré 140 milliards € en 2009/10. Renationaliser notre dette publique est plus urgent que de brader les Légions d’honneur.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français