Pour assurer la reconduction de leurs mandats, ils sont forts

Le 07-01-2011

Au nom de la “moralisation du financement de la démocratie”, dans le “saint” but de débarrasser notre pays de la corruption et des financements occultes (je sens que vous esquissez un large sourire), diverses “loi de moralisation” ont instauré le financement de partis politiques par le contribuable. En quelque sorte, il y a eu “fonctionnarisation” du système. De plus, on a presque tout interdit. Les entreprises et associations n’ont pas le droit de verser un euro en fonds ou en prestations, avantages... Il suffit qu’une entreprise consente un tarif préférentiel minoré de 100 euros pour la location d’une petite salle pour que l’élection puisse être invalidée, pour que le candidat voit ses comptes être invalidés et soit frappé d’un an d’inéligibilité. Bigre ! En théorie, se présenter est autorisé. Pour faire campagne, même sans dépenser de l’argent, un candidat devra trouver un commissaire aux comptes pour certifier lesdites zéro dépenses. Imprimer des bulletins de vote, les affiches pour les panneaux officiels (quelques jours d’apposition), la colle pour les apposer, imprimer les professions de foi avec le programme, tout cela est aux frais des candidats sauf s’ils dépassent les 5% des suffrages. Pour présenter 100 candidats sur les 577 circonscriptions des législatives, il faut sortir 350.000 à 450.000 euros rien que pour la “propagande officielle”.

Un minimum de 2 millions € est à sortir pour 577 candidats. Un peu de propagande en plus (577 minisites Internet...) et il vous faut trouver 4 à 5 millions. Si par bonheur au moins 50 des candidats que vous avez présentés font 1% des voix, vous toucherez 1,63 euro par voix durant cinq ans. Comme il y a 22 à 24 millions de votants au premier tour, 1%, c’est 220.000 voix. Sur cinq ans, cela fera une “recette” de 1,8 million, pour une dépense de base de 4 à 5 millions. Forts du monopole de l’expression sur les médias audiovisuels, les partis du duopôle UMP-PS et leurs faire-valoir des extrêmes engrangent de jolies cagnottes. La concurrence est tuée dans l’oeuf. La vie est amplement facilitée lorsqu’une remise en cause n’est plus possible. Pourtant, il va bien falloir que les mentalités changent. Moins d’un lecteur sur dix a envoyé (à ce jour) une contribution au RCF. Je ne leur demande pas d’adhérer et encore moins d’être personnellement candidat, mais simplement de rendre possible l’irruption du bon sens dans le débat public. Oser dire qu’on ne peut plus faire un euro de déficit et qu’il va falloir travailler plus et partager mieux si on ne veut pas que notre système s’effondre vous est très égoïstement indispensable. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français