Espionner, voler, c’est moins coûteux que rechercher, trouver

Le 12-01-2011

De tout temps, il y a eu de l’espionnage économique. On vous parle de l’affaire “chinoise” des Renault électriques, mais on ne vous a rien dit à la TV sur l’histoire du reportage de la TV coréenne sur les méthodes des paludiers de Guérande... suivie quelques trimestres après par le lancement mondial du “sel de Corée” (sic). Catherine de Médicis, dernière grande femme de gouvernement, avait pour sa diplomatie un “escadron volant” de jolies servantes qui servait à séduire ceux qui ne pouvaient être achetés. Au temps des grandes oreilles américaines, le maillon faible est souvent l'homme plutôt que la machine. L'Ecole de guerre économique (EGE) forme des étudiants et des cadres à la sécurité économique. Il y a des enseignements à tirer de l'affaire d'espionnage industriel qui secoue Renault, un cas d'école et pas seulement par sa médiatisation. Un quotidien marocain (Renault y est le plus gros industriel local) a publié un dessin avec une voiture confortablement couchée dans son lit, une jeune femme d’allure asiatique quittant la couche avec un moteur dans les bras, ayant tiré les clés à outil pour le démonter de son sac à main. L'économie restera toujours une affaire d'hommes et de femmes avec les vulnérabilités de chacun.

Nos futurs spécialistes de l'intelligence économique apprennent les ficelles à l’EGE, établissement adossé à l'ESLSCA, une école de commerce privée, depuis sa création il y a treize ans. On y forme les futurs analystes, managers ou consultants de l'intelligence économique... et quelques futurs "espions" aussi, appelés à rejoindre les "services" (DGSE, DCRI, DRM...). Les maîtres espions britanniques ont créé un acrostiche pour pointer les faiblesses humaines : "MISE" pour "Money (argent), Ideology, Sex, Ego". Vieux comme le monde, c’est toujours d'actualité dans le monde du renseignement et des affaires. Il faut protéger ce qui se trame "dans le secret des alcôves économiques" ou bien, au contraire, chercher à en savoir un peu plus sur les concurrents. Renault peut encore marquer des points si elle prend conscience que le succès, aujourd'hui, repose au moins autant sur la manière de mener la guerre économique que sur le business, l'innovation ou la force de vente. 80 à 90% des informations utiles sont des informations ouvertes, accessibles à tous, très facilement.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français