En Tunisie aussi, notre classe politique a fait faillite

Le 18-01-2011

Il paraît que le maire de Paris, “super-taxman” Bertrand Delanoë a encore l’ambition de devenir président (?) de la République française. L’échec de la candidature de Paris à l’organisation des Jeux Olympiques de 2012 puis son lamentable plantage au congrès de Reims du PS ne sont rien à côté de son “dossier Bizerte”. Du côté de Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, il n’y a pas de château à Bizerte (sauf erreur de ma part), mais on peut dire qu’il y a eu bien plus qu’une “erreur d’appréciation” quand à l’évaluation du régime policier de Tunis. En Bourse, je rappelle toujours que seuls les fondamentaux comptent sur le long terme. Quand un pays a alphabétisé plus de 90% de sa population, quand il a accès massivement à l’information via les antennes satellitaires, croire qu’on peut durablement le priver des libertés démocratiques élémentaires est illusoire. Au Maroc, monarchie absolue au sens d’Henri IV et de ses successeurs, il y a une presse assez libre qui ne se prive pas d’attaquer le maire de Casablanca et de l’accuser de corruption suite aux inondations catastrophiques, pointant ses liens avec Suez Environnement (Lyonnaise des Eaux). Notre classe politique est “marrakéchisée” : elle a défilé dans les palaces de la belle cité marocaine pour les fêtes de fin d’année, comme L’Express n°3106 en a fait la longue (et pourtant pas exhaustive) liste, de Sarkö à Huchon, en passant par Placé (Verts) et Strauss-Kahn (qui possède un vrai château là bas).

Chez nous, les politiques vivent dans les beaux quartiers et laissent la banlieue aux trafiquants de drogue, voire aux islamistes. En Tunisie, ils ont cru que le bâton, la prison et l’émigration (600.000 personnes d’origine tunisienne en France, des centaines de milliers d’autres en Italie, Suisse, Belgique, Lybie, Emirats...) étaient “la solution”. Faux, bien sûr ! Les Américains ne s’y sont pas trompés en assurant les chefs de l’armée tunisienne de leur soutien s’ils s’opposaient à Ben Ali et à sa belle-famille de prédateurs (les Trabelsi, des ratés de la vie devenus richissimes du fait du mariage de l’ancienne coiffeuse avec le chef de l’Etat). En 1956 pour la Hongrie, en 1968 pour la Tchécoslovaquie, nous avons laissé les Russes écraser les jeunesses révoltées. Nous ne devons pas craindre l’arrivée de plus de démocratie en Algérie, Tunisie, Lybie, Jordanie et Egypte, nos voisins très proches. MAM était en vacances de Noël en Tunisie, Guéno en Lybie, Sarközy à Marrakech (comme DSK d’ailleurs, l’auto-proclamé sauveur de la France et du PS réunis), Fillon en Egypte… Tout cela aux frais de ces généreux dictateurs ou de leurs amis… Quand je vous dit que notre classe politique a fait faillite, je reste dans l’euphémisme . Le pire, c’est qu’ils entrainent la France avec eux…

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français