Les Français s’expatrient, et cela, c’est nouveau

Le 02-02-2011

Interrogé à la télévision sur les évènements d’Egypte (dont je pense pas mal de bien, une jeunesse formée veut se faire écouter là bas), notre ambassadeur a révélé qu’il y avait plus de 10.000 Français travaillant en Egypte. Ma fille de 22 ans vient de trouver son premier emploi... à Londres, où travaillent environ 400.000 Français. La ville de Londres (sept millions d’habitants banlieue comprise) compte pas loin d’un dixième de francophones désormais, avec les Maghrébins (beaucoup de personnel algérien dans les hôpitaux), les Belges et les Suisses.  A Miami, il y a 60.000 Français. A New-York ils sont plus de 250.000 (sans les touristes) et en Californie on en compte 350.000 à 400.000… Les enfants d’un ami (qui en est bien triste d’ailleurs) viennent de prendre le chemin du Canada. Le gendre a trouvé un travail de peintre en bâtiment avant de partir, la fille n’a pas mis deux semaines avant de trouver du travail (elle est fleuriste) et les deux charmants bambins du couple ont eu immédiatement des places à la crèche la plus proche de leur domicile... Près de 20.000 jeunes Français partent au Canada chaque année, dont les trois-quarts au Québec (rappel : entre 1,5 et 2 millions de francophones vivent hors Québec au Canada).

Rien qu’au Québec, il y a 160.000 à 180.000 Français, dont seulement 7.000 étudiants. Avec moins de dix fois moins d’habitants, le seul Québec produit chaque année moitié plus de richesses que l’Egypte. En Australie, terre lointaine pourtant, il y a désormais plus de 100.000 Français. Nos compatriotes sont entre quatre et cinq millions à être partis s’installer hors de France, contre à peine plus d’un million il y a trente ans. Cette “diaspora” peut être une chance importante pour la France. Déjà, mais on ne le sait pas du tout (honte peut-être ?), les expatriés transfèrent chaque année près de 10 milliards € d’argent vers la France, ce qui aide bien à payer les intérêts que l’on doit à nos créanciers étrangers. Ils aident aussi, sinon à imposer du moins à diffuser nos habitudes de consommation. Les Italiens d’origine ont longtemps fait le succès des Fiat et Alfa Romeo aux Etats-Unis, au Brésil et en Argentine. Les Français ont fait se répandre “la baguette” un peu partout dans le monde, au moins dans les grandes villes. D’un autre côté, le contribuable français a formé des jeunes qui vont créer de la richesse ailleurs, c’est un vrai gaspillage. Nous attirons les miséreux du monde et nous voyons partir des gens jeunes et formés. Triste constat.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français