Notre déficit commercial est une plaie béante

Le 12-02-2011

En 2010, la France a importé pour 51 milliards € de plus qu’elle n’a exporté. A force de choisir les aspirateurs, fours, machines à laver, téléviseurs, voitures mêmes fabriqués à l’étranger plutôt que de privilégier les produits fabriqués en France, les Français se ruinent ! En quinze ans, avec une dégradation de notre compétitivité, le nombre des entreprises exportatrices a plongé de 100.000 à 90.000 seulement. Qu’on ne nous dise pas qu’il s’agit de l’effet d’un euro trop cher car l’Allemagne fait 140 milliards € d’excédent avec la même monnaie. Non : nous avons une mentalité désastreuse. Cela touche tous les secteurs d’activité. Le pseudo n°1 mondial du luxe qu’est LVMH (Sephora, toiles cirées Louis Vuitton, champagnes et presse stipendiée) ne fait plus fabriquer ses vêtements en France, alors qu’un costume est vendu 1.500 euros et que la différence de coût n’est que de 10 € par costume. Outre le déficit commercial, la dette publique contactée auprès de prêteurs étrangers amène la sortie de 25 milliards € par an. Même le tourisme n’est pas aussi bénéficiaire qu’on pourrait le croire.

Imitant “nos ministres”, les Français vont par millions passer des vacances à l’étranger, un trou de 10 milliards. Du coup, l’argent ne rentre qu’avec la vente d’actifs prestigieux. Le frère de l’émir du Qatar s’est offert l’Hôtel Lambert, ancienne maison des Rothschild sur l’île Saint-Louis, au coeur de Paris. Le Lutétia est devenu un hôtel appartenant à une chaîne israëlienne et le Crillon a été acheté par des capitaux saoudiens. Comme je l’ai souligné mi-2009 dans le livre “Sarkökrach”, nous sommes dans la spirale du “triple déficit” : comptes publics, balance commerciale, balance des paiements. Le touriste qui vient à Paris ne devinera pas que la France possède le n°3 mondial de l’automobile (Renault et ses filiales, dont Nissan) en prenant un taxi... Là où mon père conduisait ses clients en DS, puis en 504 break, il n’y a aujourd’hui que des Toyota (subventionnées par le contribuable parisien, quelle misère !) venues du Japon (la Prius) ou des Skoda, voire des Mercedes... Soyons crus : nous n’avons pas les moyens de payer à la fois ce que nous n’avons pas (énergie, dont pétrole, gaz et uranium) et ce que nous sommes encore capables de fabriquer chez nous.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français