Créer des emplois, et tout particulièrement pour les jeunes

Le 15-02-2011

En France, 15,97 millions de salariés dans ce que l’INSEE appelle les “secteurs principalement marchands” (industrie, construction, services) et 3 millions d’artisans, de commerçants et de petits patrons ont sur les épaules la charge de 65 millions d’habitants. En Allemagne, 32 millions supportent 81 millions d’habitants. Chez nous, c’est 3,42 “fonctionnaires, chômeurs, retraités, autres inactifs, étudiants et scolaires” pour chaque productif, chez notre voisin, la charge est de 2,5 seulement. La création de près de 110.000 emplois salariés l'an dernier n'a pas suffi à endiguer la montée du chômage, sujet de préoccupation majeur pour Nicolas Sarközy (1 million de chômeurs en plus en France de mi-2007 à fin 2010) qui a annoncé récemment “un train de mesures” en faveur des jeunes et des chômeurs de longue durée. L'emploi salarié a progressé de 0,7% en 2010 dans les secteurs marchands, selon des données provisoires officielles. Pourtant, le nombre des demandeurs d'emploi n'ayant exercé aucun emploi a progressé de 80.000 en 2010, atteignant 2,725 millions fin décembre, toutes catégories confondues, on dépasse le chiffre de 4 millions.

On donne souvent une explication  démographique : en France, chaque année en moyenne 800.000 jeunes arrivent sur le marché du travail pour seulement quelque 650.000 seniors qui en sortent, soit une différence de 150.000. Ce n’est pas la raison véritable. Outre ces jeunes, il y a en moyenne annuelle un flux net de 150.000 immigrés qui arrivent. Cela fait donc 300.000 personnes “à caser” alors qu’il y a une sorte de prime institutionnelle à détruire l’emploi en France, via les portes ouvertes aux importations et une charge sociale extravagante qui pèse non sur les machines ou les importations, mais sur la production en France. L'essentiel des emplois créés sont des emplois intérimaires (donc de services), dopés par des mesures ponctuelles comme le boom dans l'automobile grâce à la prime à la casse, financées par l’emprunt. Chacun des “contrats aidés” alourdit impôts et charges. Les jeunes sont les principales victimes du système. La précarité reste de mise et la surqualification aussi. On “rigole” de la situation en Afrique du Nord, mais nous faisons la même chose chez nous : études longues qui ne débouchent sur rien de valable en fait.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français