C’est tellement plus facile de parler de la justice mexicaine

Le 17-02-2011

Pas une ligne dans la presse quotidienne française pour parler de l’évènement considérable qui s’est déroulé à Dijon le 14 février : plus de 500 actionnaires, salariés des usines, cadres, élus (une dizaine de maires dont le premier magistrat de Beaucaire, une ville de 16.000 habitants), venus à Dijon (21) à l’appel de l’Arare et du RCF pour crier leur hostilité à un système judiciaire “aux ordres” de fonds vautours domiciliés dans des paradis fiscaux. Quand je vous dis que la presse stipendiée est entre les mains du grand bankstérisme mondialisé, certains lecteurs disent que j’exagère. Le quotidien régional, Le Bien Public, France 3 Bourgogne, l’Agence France Presse, les radios locales ont pourtant couvert et très objectivement la manifestation. Je me suis dit que nos pauvres quotidiens nationaux n’avaient plus de place, vu la cherté du papier et le nombre de pages emplies de publi-reportages sur les résultats “formidables” (prière de ne pas lire en détail) de nos grands banksters, leurs annonceurs. J’ai donc attendu la publication des hebdomadaires, tous abonnés à l’AFP et tous capables d’envoyer leurs “fins limiers” enquêter sur le terrain.

Entendre un “procureur de la République” dire qu’il soutenait les revendications des fonds vautours domiciliés dans des paradis fiscaux “sur ordre” (de la chancellerie) méritait bien une petite enquête... Pour ma part, j’ai tenté de joindre monsieur Michel Rifte, chef de bureau à la Direction des affaires civiles et du sceau. Certaines sources me disaient que c’était lui qui avait donné les instruction au parquet, par téléphone bien sûr. Ce trop occupé M. Rifte ne m’a pas pris au téléphone, faisant dire par une secrétaire qu’il n’était pas du tout au courant du dossier Belvédère. Pas une personne au ministère n’a répondu à mes appels, et j’attends toujours que Bruno Badré, porte-parole du Garde des Sceaux (et garde des siens ?) daigne me rappeler. Il s’agit pourtant d’un potentiel “scandale d’Etat”. Franc maçonnerie, justice commerciale, utilisation du droit US de l’Etat de New York dans une procédure collective française (et oui !), argent caché dans des paradis fiscaux, ancien président du Tribunal de commerce de Paris qui conseille le fonds Oaktree, rumeur insistante de 7 millions € de “commission”, AMF qui refuse d’enquêter... Les Révolutions commencent comme cela.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français