Il est permis de se demander à quoi servent G8 et G20

Le 22-02-2011

Sous des banderolles en anglais (“G20 Finance Meeting”, sic), nous avons reçu à Bercy le gratin de la finance mondialisée. Les ministres de l’économie et les gouverneurs des banques centrales des 20 principales économies mondiales (85% du PIB mondial autour de la table, mazette !) ont donc été reçus par Christine Lagarde, toute splendeur en tailleur gris avec une écharpe rouge sur l’épaule droite. Il paraît que l’on est arrivé à un accord sur la manière de mesurer les déséquilibres économiques mondiaux. Bigre ! De qui se moque-t-on ? Pendant ce temps, au Royal Pereire, brasserie de la place du Maréchal Juin à Paris 17eme, on sert aux consommateurs de la viande irlandaise, parce que les excellentes viandes normandes ou aveyronnaises sont trop chères. Le Salon de l’agriculture à Paris s’ouvre avec des éleveurs au bord de la faillite... Mais nos politiques s’en fichent. Ils ne savent pas que le coût de production d’un kilogramme de viande de porc est de 1,70 € et que le prix de vente est fixé à 1,40 €.

Non seulement nos éleveurs (bretons pour l’essentiel) ne gagnent pas leur vie grâce à leur travail, mais ils doivent payer pour travailler. Voilà un déséquilibre majeur qu’il faut corriger en toute urgence. Pour complaire à Angela Merkel, dont nous dépendons pour cause de dette publique financée par l’argent de l’étranger, on laisse les éleveurs de bovins allemands vendre en France grâce à une main d’oeuvre “frontalière” polonaise qui leur permet de faire la vache et le boeuf à 15% moins cher que nos éleveurs à nous. Bruno Le Maire a beau parler parfaitement la langue de Goethe et rouler en Audi (véridique), l’énarque qui occupe le poste de ministre de l’agriculture baisse sa culotte à Bruxelles face aux revendications de nos voisins. Après avoir laissé filer notre industrie, doit-on laisser nos campagnes se désertifier ? Je pense que non. Au G20, de surcroît, on parle d’ouvrir nos marchés aux poulets, porcs, bovins... venus du Brésil, nourris au soja transgénique. On nous dit dans les livres d’histoire que Byzance, au moment où les Turcs étaient sous les murailles de Constantinoble, débattaient du sexe des anges. On dira dans les futurs livres d’histoire que notre ministre a reçu ses confrères à Bercy pour parler de la manière de mesurer les déséquilibres. Il est temps de songer à sortir les fourches.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français