Après notre industrie, on veut tuer notre agriculture

Le 23-02-2011

Il paraît que notre cher président ne veut pas qu’on dise du mal de nos agriculteurs. Combien va-t-il en rester ? Au rythme actuel des suicides et des faillites, il faut craindre la disparition progressive de notre paysannerie. Le prix du kilogramme de viande des vaches charolaises se négocie entre 3 et 3,2 euros le kilo de carcasse pour les femelles, qui arrivent dans nos boucheries à un tarif très multiplié, taxes comprises. Je me suis marié en 1985, avec la fille d’un marchand de bestiaux. J’ai demandé à mon ex-beau père les prix pratiqués entre 1980 et 1985 : 20 à 23 francs du kilo de carcasse !!! En une petite trentaine d’années, les coûts de production (aliments, carburant pour les tracteurs, frais de vétérinaires...) ont doublé. Le nouveau patron de la FNSEA n’est pas un éleveur, c’est le patron (très intéressant d’ailleurs) d’une très grande affaire de l’agro-industrie. Dans la viande, des géants se sont constitués, comme le groupe Bigard (connu aussi via la marque Charal). Nos éleveurs n’en peuvent plus. C’est vrai pour les bovins comme pour les ovins (dans nos supermarchés, on trouve des gigots congelés venus de Nouvelle Zélande ou d’Australie, sic) et pour les porcs.

Il y a une installation pour trois départs dans le monde agricole. Seuls les éleveurs qui se sont mis à la vente directe gagnent un peu leur vie, valorisant 500 euros de plus une bête qui est vendue dans le circuit normal entre 1.200 et 1.300 €. En plus, à la télévision, quand on ne nous dit pas que les vaches produisent des gaz à effet de serre (les prairies et les haies consomment bien plus de CO2 que les vaches ne pêtent de méthane, pourtant), on montre avec complaisance des affiches ultra-gauchistes agressives contre le monde rural. Après le marxisme disant que les patrons exploitaient les ouvrier, on a les gaucho-verdâtres qui disent que nos agriculteurs nous empoisonnent. Halte au feu !!! Il est grand temps de songer à une solution simple : des prix, plus de paperasse et de subvention, une bonne tracabilité... et le respect du formidable travail de la France qui nous apporte une nourriture exceptionnelle en goût et en diversité. Les beaux discours, de Mitterrand à Sarközy, notre monde rural en a entendus trop. Notre industrie a fichu le camp, il faut prendre conscience que notre agriculture risque de suivre très vite.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français