Après taxman, bankster...c’est vous qui bossez toujours

Le 02-03-2011

La grande banque mondiale qu’est HSBC (Chine, Royaume-Uni et partout ailleurs) a vu son bénéfice net passer de 5,8 milliards $ à 13,2 milliards entre 2009 et 2010, sur un chiffre d’affaires en hausse de seulement 3,1% à 68,3 milliards. Chiffres sans trucages et sans renflouement d’un Etat quelconque. Les grandes banques privées françaises ont réalisé plus de 21 milliards d'euros de bénéfices en 2010, portées par la reprise, et surtout par la reprise des provisions !!! Elles affirment avoir mis la crise derrière elles, ce qui les place en borgnes dans un paysage bancaire européen encore marqué par trois années noires et peuplé d’aveugles (Irlande, Espagne, Grèce, Portugal...). Les banques françaises ont remboursé à bon compte les dettes contractées auprès de l'Etat, contrairement à leurs voisines européennes comme la deuxième banque allemande Commerzbank, sortie de la crise financière en 2010 mais qui peine à rembourser l'aide que l'Etat fédéral lui a versée en 2009, Sans oublier HypoReal, en faillite.

L'Etat français avait misé au total 19,8 milliards d'euros dans le capital des grands groupes bancaires (hors Dexia, franco-belge) pour les aider à traverser la crise et “à continuer à prêter aux entreprises et aux particuliers” (sic, elles se sont prêtées à elles-mêmes, via leurs filiales style Atis Real, Meunier Promotion). Le Crédit Mutuel, le Crédit Agricole, BNP Paribas et la Société Générale avaient accéléré le rythme de remboursement des aides de l'Etat dès l'automne 2009, afin de payer moins cher. BPCE, grâce à une importante hausse de son bénéfice net et à des levées de fonds (parts sociales) auprès de ses gogos-déposants, a indiqué qu'il achèverait de rembourser les 2,2 milliards encore dus à l'Etat avant la fin du premier trimestre sur les 7,1 milliards de renflouement. Le groupe s'était initialement fixé fin 2012 pour s'acquitter de sa dette. Avec le nouveau cadre réglementaire (Bâle III), la nouvelle réglementation leur impose de renforcer nettement leurs fonds propres, il faut faire du résultat. Quelques 2,4 milliards d'euros ont été gagnés par l’Etat sur ses participations... mais les banques auront payé 10 milliards € environ d’impôts sur les bénéfices de 2010. Les résultats viennent de vos poches. Après le passage de taxman, bankster vient prendre sa “dime” sur ce qui vous reste.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français