Il nous manque toujours 300.000 naissances par an

Le 25-03-2011

La France est un pays qui peut nourrir sans souci 120 à 130 millions d’habitants. On se gargarise avec les 797.000 naissances de 2010 et un taux de fécondité de 2 enfants par femme (1,99 en 2009). On a tort. Depuis le recul de la natalité du milieu des années 1970, le simple renouvellement des générations aurait exigé 8 millions de naissances en plus que ce qui a été constaté. Si nous ne voulons pas que notre système social s’effondre, il faudrait en moyenne 1,15 à 1,25 million de bébés chaque année en France dans les trente-cinq années à venir, ce qui portera la population métropolitaine de 63 à 85 millions environ. Certains lecteurs me disent, dans leurs courriers et courriers électroniques, que l’essentiel des naissances vient de la population immigrée. C’est bien moins vrai que ressenti. Quelque soit leur origine, le pourcentage des familles nombreuses est à peu près identique, avec même une proportion plus forte chez les familles de tradition catholique. Il ne faut donc pas craindre (au contraire) un renouveau de la natalité. Davantage de bambins donnerait un coup de dynamisme à notre pays. Rénovation et amélioration de l’habitat, utilisation plus intense des équipements publics construits à grands frais...

Les allocations familiales et autres aides à l’enfance (APL...) sont dépensées à 100% alors que les retraites versées sont thésaurisées entre 30% et 40%. Elargir la base de la pyramide est indispensable pour sécuriser le système actuel de retraites par répartition. La situation actuelle de notre système social est suicidaire. Par démagogie, plus de 60% des transferts sociaux financiers en France profitent aux plus de 60 ans qui ne font que 23% de la population mais votent. Cette captation est de plus en plus mal vécue par les actifs et encore davantage par les jeunes actifs qui ont l’impression de payer triple. Ils assurent l’éducation de leurs enfants. Ils payent pour une société où le chômage de masse a été organisé (mondialisation, ouverture des frontières...) et ils assurent des retraites qui représentent (en moyenne) deux à quatre fois (selon les secteurs) les cotisations (actualisées en euros 2010) des actuels retraités durant leur vie active. Il est normal qu’il y ait des transferts nets entre les générations. Il est anormal que l’on privilégie de manière outrancière une partie sur l’autre.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français