Le Maroc “se met au vert” pour gagner son indépendance.

Le 20-04-2011

Le royaume du Maroc dépend pour l’instant à 97% de l’étranger pour ses besoins en hydrocarbures. Le subventionnement du prix de l’essence coûte cher au budget de l’Etat, même s’il évite des tensions sociales encore plus coûteuses. Alors que Sarközy a plusieurs fois fait le forcing pour vendre une centrale nucléaire au Maroc, ce pays a tout arrêté, même les discussions sur ce sujet. L’Agence marocaine pour l’énergie solaire est en train de lever un fonds de 9 milliards de $ (plus de 6,2 milliards €) pour capter et transformer les rayons du soleil en électricité. Il en est de même pour l’éolien. Les 710.000 km2 du Maroc sont balayés par les vents (3.500 km de littoral) et inondés par 3.000 heures de soleil par an. Alstom l’a bien compris puisqu’il y a créé un centre de recherche axé sur le développement durable. Le géant français ne fait pas que vendre ses rames de tramways et ses locomotives ou TGV. Comme il y a beaucoup à construire, le Maroc peut adopter les meilleures pratiques dès la conception d’un projet. Il y a transformation en profondeur de l’économie via une impulsion du sommet, de discours en discours, de prière du vendredi en visite royale dans une région.

Il y a beaucoup à faire aussi dans le secteur de l’eau, notamment en passant vers une irrigation moins gaspilleuse de cette précieuse ressource. Céréales, oliviers (huile surtout), agrumes, cultures maraîchères, lait, viande... peuvent monter en qualité, en productivité et créer les indispensables emplois destinés à occuper sur place la main d’oeuvre rurale qui va actuellement grossir les villes. Dans les villes où se construisent des hôtels et résidences, la préservation de l’eau et de l’énergie sont des priorités dans les permis de construire. Le label écolo permet aussi d’attirer une clientèle scandinave et anglo-saxonne intéressée par la préservation de l’environnement. Les étendues désertiques peuvent recevoir les projets style Desertec, avec l’installation de gigantesques surfaces couvertes de panneaux solaires, pour la consommation locale comme pour l’exportation. Au contraire des centrales nucléaires, aucun combustible n’est nécessaire et il n’y a pas non plus de déchets à retraiter. En bordure des mers, des usines de dessalement de l’eau peuvent être alimentées par cette électricité “indépendante”.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français