Ben Laden éliminé, il reste la dette américaine

Le 04-05-2011

Les Etats-Unis ont dépensé environ 1.300 milliards (empruntés) pour faire la guerre en Irak et en Afghanistan (depuis dix ans bientôt pour ce dernier pays), en plus du “déficit ordinaire”. Le Trésor américain a confirmé lundi que la limite maximale de la dette publique fixée par le Congrès des Etats-Unis serait atteinte le 16 mai, et a indiqué pouvoir retarder jusqu'au 2 août la date où le pays fera défaut sur certaines obligations si ce plafond n'est pas relevé. “Puisqu'il apparaît que le Congrès n'agira pas d'ici au 16 mai, le Trésor va devoir commencer à mettre en oeuvre [des] mesures exceptionnelles cette semaine” pour gagner du temps, écrit le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, dans une lettre adressée aux principaux responsables politiques au Capitole. Le Trésor va ainsi suspendre l'émission de certains titres destinés à soulager les finances publiques des Etats fédérés et des collectivités locales. Le ministère avait indiqué début avril que la limite maximale de la dette publique soumise à l'autorisation du Congrès (14.294 milliards de dollars) serait atteinte le 16 mai et qu'il pourrait continuer d'assumer les obligations de l'Etat américain, moyennant un certain nombre de mesures exceptionnelles jusqu'au 8 juillet.

Compte tenu de recettes fiscales plus fortes que prévu, le gouvernement estime désormais qu'il pourra tenir jusqu'au 2 août, mais pas au-delà, indique Timothy Geithner. Le Trésor reste persuadé que le Congrès finira par trouver un accord permettant de relever la limite de la dette d'ici à cette date, ce qui évitera un défaut de paiement catastrophique. C'est la troisième fois que M. Geithner écrit aux chefs du Congrès depuis le début de l'année pour les presser de relever le plafond de la dette. Selon les chiffres du Trésor, la dette publique des Etats-Unis s'élevait à 14.287 milliards de dollars fin avril, dont 14.236 soumis au plafond légal, ce qui laissait une marge de 58 milliards à l'Etat. Les finances des collectivités locales et des Etats américains ont été mises à rude épreuve par la crise, et nombre d'entre eux se sont imposés une cure d'austérité se faisant lourdement sentir sur le volet social de leur budget. Le Trésor US est le premier emprunteur au monde et le Trésor public français est devenu, en 2011, le deuxième emprunteur mondial.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français