Figurez-vous que Gribouille est actuellement au pouvoir

Le 20-05-2011

Au cours des quatre dernières années (de 2007 à 2010 incluses, sans compter le déficit de 2011), la dette publique a été creusée d’environ 450 milliards €. On est devenu un pays où Gribouille est devenu schizophrène. On nous proclame qu’il faut ralentir la vitesse sur les routes pour des raisons de sécurité routière (et de baisse de consommation de carburant, très taxé) et par ailleurs faire des excès de vitesse devient presque un “acte civique” de contribution volontaire à la réduction de la dette publique (sic). La loi de finances pour 2011 a modifié la répartition de l’affectation des recettes des amendes issues des radars. Depuis cette année donc, 30% des recettes des radars sont désormais dédiés au désendettement de l’Etat. Or, même si les radars sont de plus en plus nombreux, le rendement de chaque radar diminue à mesure que le comportement des automobilistes s’améliore tandis que les dépenses nécessaires à leur entretien ne peuvent pas baisser. Les derniers chiffres disponibles de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) concernant la vitesse datent de décembre 2010. Ils indiquent que depuis 2002, la vitesse moyenne des automobilistes et des motards est en baisse constante.

Elle se situe désormais à 79,3 km/h contre 91 km/h au début de 2002. La réduction de la vitesse moyenne s’accompagne en outre d’une baisse des excès de vitesse, les dépassements de plus de 30 km/h ne représentant plus que 0,57% des cas constatés (-9,5% sur le chiffre de l’année 2010) et les dépassements de plus de 50 km/h - visés par les nouvelles mesures du gouvernement - ne représentant que 0,07% des cas constatés. Le produit des amendes “vitesse” est réputé être de l’ordre du milliard € en 2011. A raison de 300 millions € par an, il faudra donc 6.166 ans pour que l’on ait comblé le trou... si les budgets passent miraculeusement à l’équilibre par ailleurs. Cela me fait penser au ministre Nicolas Sarközy qui a obligé la Banque de France à vendre de l’or “non rentable” à 400 $ l’once (qui vaut 1.500 dollars actuellement, alors que les dollars achetés ont perdu de la valeur et rapportent presque rien). On pourrait aussi citer (tout en restant dans le domaine de l’automobile) le gouffre du système “bonus-malus” qui incite à acheter les petits modèles importés de l’étranger et coûte horriblement cher à l’Etat, alors qu’une politique de réduction des consommations et émissions de CO2 passe par une vignette annuelle incitant à changer pour des voitures modernes et efficaces, et fabriquées en France.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français