La Grèce n’est pas un pays au bord de l’effondrement

Le 25-05-2011

Au risque d’être, une fois de plus, à contre-courant de la machine à désinformer, je pense que la Grèce vaut mieux que ce que l’on en dit. Elle est présentée dans les médias comme un pays de fainéants (dixit Angela Merkel, le Bismark en jupon qui ne fait pas beaucoup dans la nuance). Tremblements de terres, sols pauvres, mers difficiles sont là pour rappeler au monde que les Grecs ont toujours reconstruit leurs maisons, tiré leur nourriture des montagnes et des collines et su naviguer sur les mers du monde entier, pas à la manière de plaisanciers du dimanche. Les Grecs ont tiré un peu trop sur la corde de l’assistanat et des dépenses publiques tout en devenant champions du très célèbre jeu méditerranéen de la fraude fiscale. La corde devait casser, elle a cassé. Si la moitié de l’économie “au noir” de la Grèce entre dans le PIB, la dette publique va revenir de 150% à 120% du PIB... C’est toujours beaucoup, mais ce n’est pas impossible à réduire au fil des ans. L’économie grecque va bénéficier en 2011 de deux phénomènes positifs. C’est d’abord l’envolée économique du voisin turc, qui apporte à quelques centaines de kilomètres de meilleurs débouchés qu’auparavant pour l’industrie grecque et pour les entreprises de services. C’est aussi le recul du tourisme dans le sud du bassin méditerranéen (Tunisie, Egypte...) qui ramène les estivants sur les îles grecques par millions...

Les hôtels sont presque pleins sur juillet et août et septembre sera très au-dessus de ce qui fut constaté lors des meilleures années. Le surcroît d’Allemands ou de Britanniques qui se déversera sur la Grèce ramènera du boulot et des recettes de TVA. Le gouvernement Papandreou serre la vis et les tours de serrage sont de plus en plus efficaces. Même si les démagogues du Parti communiste et de la droite locale (responsable des comptes truqués, ne l’oublions pas) crient et protestent, les Grecs de base savent bien qu’on ne peut distribuer de l’argent que l’on n’a pas. De nouvelles mesures de réduction des dépenses publiques vont faire baisser de 6 milliards € dès 2011 les dépenses de l’Etat. Les privatisations (transports, énergie, loterie nationale...) feront entrer 50 milliards € dans les caisses de l’Etat d’ici à 2015, ce qui aidera à faire face aux échéances financières. L’Etat grec peut très bien utiliser cet argent pour racheter avec une décote de 30% à 40% ses emprunts émis lors des années faciles et qui valent moins sur les marchés. La Grèce fait un travail prévu pour trois ans, en demander le résultat en un an est très prématuré.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français