Parmi les horizons de notre avenir : la grande braderie de l’Etat

Le 09-06-2011

L'Etat français est impécunieux. Tout le monde le sait. Les vautours commencent à roder alors que le “cadavre” n’est pas encore froid. L’affaire de “Hollywood sur Toulouse” est significative. Pour ne pas insulter l’avenir, l’Etat a très officiellement dit qu'il était prêt à travailler avec un “grand nom de l'industrie du cinéma américain” pour construire des studios dans la banlieue de Toulouse, tout en énonçant ses conditions restrictives et son calendrier propre. C’est la préfecture de la Haute-Garonne qui a signifié aux représentants français de Raleigh Studios que la compagnie devrait renoncer aux vastes hangars qu'elle convoitait, qu'elle devrait partager l'espace avec d'autres et qu'il examinerait son dossier en même temps que d'autres, mais pas avant 2012. L'un des avocats français de Raleigh Studios a assuré que les limites imposées par l'Etat ne remettaient pas en cause le projet et que celui-ci était "toujours en course". La révélation de l'existence de ce projet a fait sensation à Toulouse. Il s'agit ni plus, ni moins de reconvertir l'ancienne (et immense) base aérienne de Francazal, avec ses terrains, ses hangars et sa piste, en studios de cinéma.

Il y aurait à la clé 80 millions d'euros d'investissements et la possibilité de 6.000 emplois directs et indirects, selon les supporteurs de l’affaire, qui ne disent pas qu’ils comptent récupérer base, hangars et terrains pour l’euro symbolique ou presque, sans compter les aides fiscales style crédit d’impôt. Le fait que les mandataires de Raleigh Studios aient été reçus à la préfecture par la secrétaire générale confère du crédit à l'entreprise et démontre que l’Etat n’a pas d’acheteur pour cet actif particulièrement important. La base compte pas moins de 300 hectares (avec sa piste, ses hangars les plus vastes, etc. un coût à construction ou à l’achat de plusieurs centaines de millions € au tarif local des terrains à bâtir). Un projet économique est actuellement développé à Francazal. Depuis que Francazal a été désaffectée en 2010, la préfecture conduit sa reconversion, avec l'intention d'en faire un aérodrome d'affaires et d'y implanter des activités de soutien à l'aéronautique (peinture, maintenance etc.). La première autorisation d'installation vient d'être délivrée à une entreprise du secteur. Même si Raleigh Studios doit se contenter de 45 hectares, cette superficie peut toujours accueillir les plus grands studios du monde, mais les vautours américains veulent obtenir terrains et hangars gratis ou presque. Le “chantage à l’emploi” et ses promesses mirifiques, sic.

Nicolas Miguet
Président du Rassemblement des Contribuables Français